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croq'vies - des aperçus, des visages, des instants
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croq'vies - des aperçus, des visages, des instants
  • Vous trouverez ici des histoires, des anecdotes, de ma vie, de ma campagne, de ma vie étudiante, et puis des histoires inventées, juste pour le plaisir. Et j'espère de tout coeur que ce petit mélange sera sympatique. A tout de suite!
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8 novembre 2008

La cohabitation

     Mais quel con ! mais quel sale con !

«          - Allô, Papa ? Oui, c’est moi, là. Tu peux me rappeler pour quelle raison je dois héberger l’espèce de connard que tu m’as refilé dans les pattes ?

-         Ma puce, tu m’as déjà appelé trois fois aujourd’hui, et à chaque fois je t’ai répété la même chose. Tu planques ce monsieur. Point barre.

-         Parce que tu ne trouves pas ça un peu léger comme raison ?

-         Non.

-         Bon, alors dis-moi combien de temps il doit rester là ? Que je sache combien de temps je vais encore l’avoir sur le dos… Et puis ca me permettra de compter les jours s’il continue d’être insupportable !

-         Durée indéterminée. Je dois raccrocher, on n’est peut-être pas seuls sur la ligne.

-         Quoi ! Papa, tu rigoles ?

-         bIp, bip, bip… »

Je claque le clapet de mon portable avec toute la violence qu’il m’est possible d’exprimer sans casser le précieux appareil. C’est la crise, ce n’est pas le moment de devoir faire une dépense supplémentaire ! Quelle idée saugrenue de la part de mon père de me confier un pareil olibrius ? Je n’ai jamais été volontaire pour accueillir chez moi un inconnu (et ses trois gardes du corps !)  Encore moins lorsque celui-ci est recherché par des tueurs pour une raison que j’ignore ! Ah oui, forcément, ca pimente la vie, ce n’est pas ordinaire, tout ça tout ça… Mais j’ai rien demandé, moi ! Des pas se rapprochent. C’est pas vrai, encore lui…

« - Excusez-moi, il me semble vous avoir demandé un café voilà quinze minutes… lance nonchalamment l’indésirable qui vient de s’encadrer dans le chambranle de la salle de bain.

-         Tout ce dont vous avez besoin pour le faire se trouve dans la cuisine, fis-je, aussi zen que possible face à la plastique irréprochable du rustre.

-         J’insiste. On m’a bien dit au commissariat que vous auriez des égards pour moi.

-         « On » a dû oublier de me le préciser. –Papa, tu vas avoir des comptes à me rendre ! Je l’héberge, je ne suis pas sa bonne !-

-         Mais j’ignore où se trouve votre cuisine.

-         C’est un F1 de 30m², vous ne pourrez pas vous perdre même si vous le vouliez. Vous sortez de la chambre, je suis dans la salle de bain. Entre les deux, il y a le mini couloir qui mène d’un côté au palier de l’immeuble, de l’autre à ce qui, oh miracle ! se trouve être la cuisine. Vous voilà tiré d’affaire !

-         Mais c’est…

-         Mais quoi ?!!

-         Enfin, vous voyez bien !

-         Non, là je ne vois rien du tout. Qu’est ce que je suis censée voir ?

-         Mais c’est très gênant. Je ne peux pas le dire. Pas à vous comme ca, là.

-         Très bien, si vous n’êtes pas capable de vous exprimer intelligiblement, je laisse tomber.

            Je m’apprête à fermer la porte et verrouiller le tout pour plonger avec délices dans le bain délassant/déstressant/relaxant que je me promets depuis que ce bonhomme se tape l’incruste dans mon espace vital, soit 4heures et 18minutes, environ. Mais qu’est ce qui bloque cette fichue porte ? Je vous le donne en mille : le pied chaussé d’un mocassin qui doit coûter les yeux de la tête. J’hésite entre mon envie de l’écrabouiller d’une bonne poussée de l’épaule ou réagir de façon civilisée, en ouvrant la porte à nouveau et en demandant avec mon air le plus innocent la raison pour laquelle il m’empêche de m’isoler.

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